Nuit d’effroi

Au départ j’avais dit « De la politique sur le blog? Ça jamais. » et puis je l’ai fait, parce que c’était plus de l’émoi que de la politique.
Ensuite j’ai dit « Maintenant c’est fini, je ne suis pas légitime pour m’exprimer sur ces sujets là. » et puis finalement je suis à nouveau là devant mon clavier. Non pas que je me sente plus légitime à présent, mais…

Parce que j’ai conscience de ce que nous sommes en train de vivre. Tous. Les parisiens bien sûr après cette nuit d’angoisse et de tristesse, mais l’horreur c’est bien sur la France entière qu’elle est tombée.
Parce que nous avons dormi sur notre canapé, avec cette impression incohérente que nous étions un peu aux côtés de nos amis parisiens tant que nous étions devant notre télé.
Parce que, pour vous faire un petit topo de mon anatomie, je reste sans voix, la gorge serrée, la boule au ventre et le cœur gros.
Parce qu’ils ont voulu nous avoir ces idiots. Comme si nous allions arrêter de dessiner, d’écouter de la musique ou de sortir entre amis. Ils ont voulu voler nos libertés.
Parce que ces hommes sont fous. Qu’ils n’ont pas de patrie, de couleur, ou de dieu. Seulement leur haine. Celle-là même qui les a rongés jusqu’à leur faire rendre la vie et prendre celles de ceux qui se trouvaient là.
Parce que sur mon fil d’actu n’a défilé que des photos de gens que je ne connais même pas. Des visages qui pourtant me sembleraient presque familiers. Je me surprends à imaginer leurs vies, la journée qu’ils ont passée et qui les a emmenés là. Jusqu’à l’enfer. Ce lieu. Ce soir. Au mauvais endroit au mauvais moment dit on.
Parce que pendant que Twitter mettait en place un hashtag pour ouvrir les portes parisiennes, Facebook permettait de prévenir ses proches simplement que nous étions tous en sécurité.
Parce qu’il nous aura fallu une seule nuit de terreur pour comprendre la guerre, celle qui pousse les réfugiés à fuir, les mêmes que certains refusent d’accueillir.

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Parce que la seule chose que nous pouvons faire TOUS, c’est de rester unis. Ne pas s’éparpiller en marketing, en politique de comptoir, ou encore en propos inutiles et crétins. Prouver que nous sommes là, ensemble, que nous n’avons pas peur, et que nous allons continuez de vivre dans la solidarité.

Nous nous relèverons de ce chaos mes amis.

(Merci à Percymadraw qui a fait ce dessin qui illustre parfaitement ma pensée aujourd’hui.)

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