Hier soir il m’est arrivé un truc très bizarre… Je jouais avec ma fille (oui bon, je faisais des bruits suraigus et elle souriait, c’est déjà pas mal!) et là sans prévenir je me suis mise à pleurer. Juste comme ça, en la regardant, j’ai eu des frissons et c’était parti.
En fait je la trouvais un peu trop « tout » et ce trop plein m’a tiré les larmes. Trop belle, trop de malice dans son sourire, trop de rires et jamais de pleurs, trop de bleu dans ses yeux, trop mignonne tout le temps, trop de petites cuisses potelées, trop parfaite en fait. Et trop de chance aussi. Une chance insolente d’avoir deux enfants respirants le bonheur et la santé. La vie m’a fait des crasses mais elle m’a aussi donné ces 2 enfants magiques. Cet extraordinaire petit garçon et ce bébé parfait. Ce bébé qui n’existait que dans les livres, je le pensais, afin de rester au top européen de la natalité.
Le quotidien n’a jamais été si rempli et si contraignant de logistique, et pourtant il n’a également jamais été si simple. Depuis qu’elle est là, tout coule naturellement. Comme si rien ne pouvait nous arriver, je sens ma famille au complet. J’ai ce sentiment que maintenant on sait forcément où on va, puisque nous ne sommes plus les parents d’un enfant, mais bel et bien une famille de 4 chouettes personnes. Je profite-profite-profite de chaque minute, de chaque instant comme si je l’avais volé. Mais avec la peur au ventre quand même que le sort se rende compte un jour que toute cette chance c’est trop pour moi toute seule.
Bref, quoiqu’il se passe dorénavant, je crois que nous ne pourrons pas être plus heureux qu’à ce moment précis. Ce moment où nous jouons, où les larmes perlent sur mes joues et où ces mini-mains attrapent mes cheveux comme pour me faire revenir aux bruits trop aigus qui la font marrer encore un peu.