Dimanche, nous sommes allés marcher. En famille. Avec notre petit garçon de 2 ans.
« Inconscient » certains diront. Et c’est vrai que l’on s’est posé la question longtemps. Alors que je revendiquais l’importance du symbole, Superdaddy invoquait la galère du rassemblement en poussette et loin de chez nous. Pourtant même s’il est petit, je voulais vraiment que mon fils vive cela avec nous. Parce qu’il saura dorénavant que l’on peut mourir pour des idées et parce que la marche d’hier était historique. Elle fait partie de l’histoire de son pays et donc aussi de la sienne, puisqu’il est l’avenir. Bien sur il n’a pas conscience des événements, mais il a très bien compris qu’il se jouait là quelque chose d’important. Je l’ai d’ailleurs rarement vu aussi calme, pendant que moi je n’étais que fierté. J’étais émue, j’étais profondément touchée et j’ai pleuré en chantant la marseillaise, parce que je ne me suis jamais autant sentie française.
Mercredi dernier, notre pays a basculé. La France, celle que l’on a connue, on ne la retrouvera jamais comme avant. Des crétins nous l’on prise, OK. Maintenant c’est à nous de la faire renaître, plus belle, plus forte et plus libre. C’est pour ça que nous sommes allés marcher sur les pavés de ce nouveau pays, comme pour le baptiser de nos pas.
La France s’est réveillée, la France s’est mise debout. La France n’est jamais si unie que devant l’adversité. Nous avons besoin de l’épreuve pour nous prendre ensemble par la main. Et cette épreuve là les gars, elle nous a mobilisée comme jamais, au delà des âges, des couleurs et des religions. Parce que la liberté et la démocratie est l’affaire de tous, hier nous étions seulement tous français.
4 millions de ces français ont marchés pour des valeurs qui ont un nouveau poids. Du silence, des larmes, de la dignité pour dire au revoir à cette France que l’on quitte en un souffle. Et de la joie, du bonheur, de l’espoir beaucoup, pour accueillir et reconstruire ensemble un pays meilleur. Pour se dire les uns les autres que nous n’avons pas peur, que nous nous aimons et que nous nous respectons.
Nous sommes sacrément beaux quand nous sommes capables d’un même espoir.