Petits bonheurs du confinement, 1er mois

Jour 1 :

S’organiser un petit coin dédié a l’école dans la maison. On a lavé, rangé, on a déplacé, on a cherché, on s’est organisés… Et puis on était fatigués, donc on s’est dit qu’au moins ça serait prêt pour demain!

Jour 2 :

Faire de jolis bouquets avec les fleurs récupérées hier chez notre super fleuriste. Je vous ai déjà dit que Romy voulait devenir fleuriste (en plus de peintre et doubleuse de Freddy Mercury) alors ce matin elle était aux anges! Énorme kiffe pour elle que l’on puisse prendre le temps de faire ça ensemble.

Jour 3 :

Pédicure pour tout le monde! Y’en a une qui vit pas trop mal le manque de l’école. 

Jour 4 : 

Vivons déguisés. Ce matin, le mail des instits était très clair. Voilà ce qu’il disait : « Chers élèves, aujourd’hui nous devions fêter le carnaval à l’école. Vous avez donc la mission d’enfiler un déguisement immédiatement et de faire des crêpes à vos parents. » (ok j’ai peut être rajoutés les 3 derniers mots). Bien entendu, mes enfants ne prennent pas les consignes scolaires à la légère… Les crêpes étaient extra! 

Jour 5 :

Mettre fin à la procrastination. Ça fait un mois que j’ai achetée une veille table de ferme pour remplacer celle de notre jardin qui était devenue toute pourrie… Elle attendait donc son petit coup de jeune depuis. C’est désormais chose faite! 

Jour 6 :

Se réaproprier son habitat naturel. Parce que bon, j’ignore comment ça se passe chez vous, mais moi depuis une semaine j’ai plutôt l’impression de vivre chez mes gosses. Ça demande pas mal de selfcontrol en vrai, mais n’empêche que passer ses journées à faire des cabanes en couvertures au lieu de perdre des points de vie à s’agacer sur l’aspirateur, c’est pas vraiment déplaisant. 

Jour 7 :

Booster notre créativité. Quel bonheur de peindre ensemble les petits galets ramassés sur la plage de Honfleur… Chacun selon son inspiration, on a laissée aller notre imagination! Aujourd’hui on a fait la grasse mat’, on a lu, on a danser, on a fait comme si c’était un dimanche ordinaire et on a presque oublié. 

Jour 8 :

Profiter des premiers rayons du soleil. Profiter de tout en fait, mais ensemble. Il y a des millions de sentiments qui me passent par la tête en ce moment. La colère, la force, la tristesse, mais le pire, c’est la peur. Je fais mon métier depuis 11 ans et pour la première fois, j’ai peur de l’exercer. Alors pendant que certains sortent pour refaire leurs lacets, moi je rêverais juste de pouvoir rester confinée avec eux. Parce que ce qui nous attend, quand on passe la porte de chez nous, ce n’est pas très joli. Et vous savez quoi? C’est aussi ce qui vous attend quand vous sortez inutilement. Alors si vous ne le faites pas pour nous, faites le juste pour vous, vos parents, ou vos amis. Et profitez d’être chez vous pour partager chaque petite joie comme si elle avait une saveur particulière.

Jour 9 :

Parfaire son look. Pull doudou en haut, birk en bas, je crois bien que je suis en train de vriller les gars.

Jour 10 :

Chacun chez soi mais ensemble. J’ai lu cette phrase hier soir, dans un post sur Instagram. J’y repense et la répète sans arrêt depuis. Si vous saviez comme ils m’ont fait du bien ces mots. J’y vois tellement d’espoir. D’amour et de solidarité aussi. Un autre mot sur les fenêtres de mon salon : BISOU. C’est ce que les gens verrons quand ils passeront dans l’avenue, devant chez nous. Peut-être que ça leur fera du bien à eux aussi, de voir ces 5 lettres. En tous cas moi j’aime lire dans tous ces petits mots, la conviction d’un futur plus joli, d’un futur possible en fait, tout simplement.

Jour 11 :

Patisser à 6 mains. Ça y est, on attaque notre première dizaine confinés les gars. Alors pour fêter ça, on a fait un crumble de fonds de placards tous les trois (pommes/cannelle/chocolat) il est très moche mais c’était une tuerie les gars!

Jour 12 :

Les catastrophes capillaires. A défaut de savoir me servir du ciseau pour ses cheveux, on découpe des marguerites pour le printemps. 

Jour 13 :

Les copines qui passent en skypero à l’improviste. Finalement le confinement, pour moi ça ne change pas grand chose. Mis à part que les enfants sont à la maison, sinon nous avons exactement le même rythme de travail tous les deux, on va faire nos courses une fois par semaine comme d’hab, on profite du jardin sur nos jours de repos, etc… Mais il y a quand même un sacré truc de différent, c’est le manque de mes amies, et ça me crève le coeur. Alors vivement qu’on fête la fin de cette merde tous ensemble. Vivement qu’on puisse retourner danser au troquet du coin et chanter en buvant le thé! 

Jour 14 :

Prétendre une question sur la recette de l’incroyable mayo de mon papi, pour appeler (encore) mes grands-parents. Bon, ils ne me le disent pas hein, mais en vrai je crois que je les soule.

Jour 15 :

Branle-bas de combat, on s’installe pour Pâques. Pour faire face à un tout petit moral, ma meilleure arme reste la déco. Rien de tel que de bouger mes petits objets pour me faire oublier une vilaine journée. Par exemple aujourd’hui, en rentrant du boulot, ni une ni deux je suis montée chercher le carton « PÂQUES » au grenier. Après tout y’a pas de raison, on a bien eu droit au changement d’heure, Pâques devrait donc arriver aussi! 

Jour 16 :

L’odeur de la tarte au citron en rentrant du boulot. Un délice, point barre. 

Jour 17 :

S’occuper de nos jolies plantes vertes. Veuillez noter qu’elles sont beaucoup plus simples à gérer que certains patients… j’aime mon métier/j’aime mon métier/j’aime mon métier.

Jour 18 :

Se laisser enivrer par l’odeur de leurs petits cous, après quelques jours de detox forcée. 

Jour 19 :

Faire croire qu’on sait jouer de la musique. La petite expérience du jour consistait en la création d’un prototype de xylophone à eau. Tuto : 4 verres, 4 niveaux de remplissage, une baguette. Fini. De rien. 

Jour 20 :

Pouvoir gâter ses proches en attendant de les serrer dans nos bras. Et soutenir nos merveilleux artisans par la même occasion.

Jour 21 :

Profiter d’une journée off pour tout le monde. Aucun parent au boulot, ni d’école pour les enfants, ça n’arrive vraiment pas souvent chez nous. Aujourd’hui c’était notre 1er jour de repos à quatre depuis le confinement… Du coup on en a profité deux fois plus! 

Jour 22 :

Ne pas attendre d’avoir quelque chose à fêter. Profiter maintenant. Trinquer ensemble. Et kiffer cette journée. 

Jour 23 :

Attaquer la saison des glaces au goûter! Plus que jamais on savoure notre chance de vivre dans une maison agréable et surtout le bonheur d’avoir un jardin. Chaque année, depuis 10 ans que nous avons achetée la maison, nous passons notre temps à l’extérieur dès les premiers beaux jours. On y joue, on y mange, on y lit, et on y fait même l’école en ce moment… Ça rend le temps tellement plus doux. J’envoie tout mon courage à ceux qui n’ont pas cette possibilité, parce que franchement je vous admire les gars! 

Jour 24 :

Sortir ses orteils chaque jour et profiter du chant des oiseaux. Merci le printemps de nous rendre la vie confinée facile.

Jour 25 :

Critiquer devant la télé. Oh ça va, on va pas non plus passer 35h /semaine à fabriquer des merdiers en rouleau de PQ recyclés. Moi je dis qu’il faut mettre à profit tooouuuuut ce temps de « repos » (hahaha. AU SECOURS.) pour s’adonner à des passions familiales. Bon ok, chacun ses family goals, voilà tout. 

Jour 26 :

Dans mon jardin c’est Coachella. 

Jour 27 :

Faire comme si de rien n’était. Demain ça sera Pâques. Il n’y aura pas de bouquet de fleurs pour ma grand-mère, ni les cris hystériques des cousins en cherchant les œufs, il n’y aura pas les huîtres de mon tonton, ni le pâté de Pâques de ma tata, on ne verra pas mon grand-père remonter de sa cave les bras chargés, et ma petite sœur n’ira pas fouiller dans la vieille malle pour déguiser les enfants. Non, pour la première fois en 32 ans, je n’aurais pas tout ça demain et ça me rend un peu triste. Mais on sait que ça sera pour mieux se retrouver après. Alors si Pâques 2020 sera particulier, on va essayer de le rendre assez joli pour s’en rappeler avec le sourire dans quelques années! (Les enfants voulaient laisser au lapin de Pâques de quoi se ravitailler pendant sa mission -> je les ai fait désherber comme jamais)

Jour 28 :

Fêter Pâques à 4 au lieu de 20. Et vous savez quoi? C’était joli quand même.

Jour 29 :

Exploiter la fibre artistique familiale. Autant vous dire qu’elle n’est pas très prononcée. Si Romy s’en sort clairement mieux que nous niveau créativité, il demeure malgré tout un certain attrait génétique pour les croutes de récup. Psychogénéalogie magazine aurait titré « Dis moi comment tu peins, je te dirais quel était le prénom de ton arrière gr-mère ». Moi c’était Gertrude. 

Jour 30 : 

Reprise du roulement. Aujourd’hui c’était la reprise des 3-4 petits boulots que j’ai pris dernièrement. C’est vrai qu’en libéral on exerce pas notre métier comme à l’hôpital, on le sait et c’est ce qu’on aime d’ailleurs. Pourtant je n’ai jamais cumulées autant de taches qu’en ce moment… Je veux dire, en plus d’être l’instit de mes enfants et l’infirmière de mes patients. A mes heures, je suis aussi fleuriste. Ça me fait trop de peine de voir ces jolies tulipes dans les jardins sans qu’ils puissent en profiter, j’improvise donc des bouquets! J’assure également la blanchisserie, rôle jusque là tenu par les enfants de mes patients. Je suis parfois factrice puisque j’interdis à mes petites mamies de sortir uniquement pour poster leurs commandes à la Blanche Porte. Ah, et épicière évidemment : « Vous pourriez me ramener des pommes ? » « C’est que je n’ai plus de sucre! ». Alors voilà, c’est reparti pour 2 semaines, 28 douches et autant de petits bonus pour la médecine de proximité.

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