Je crois que je suis quelqu’un d’assez sage. Ok il ne s’agit pas de compter les verres en soirées, ni les escapades impromptues… Mais aux croisements importants qui se présentent dans une vie, je privilégie toujours la raison. Quand il a fallu faire un choix concernant mes études, j’ai décidé d’intégrer l’école d’infirmière de ma ville, plutôt que la fac qui faisait rêver mes envies d’évasion. Tout de suite, j’ai deviné l’homme qui accompagnerait ma vie, plutôt que ceux qui se contenteraient de mes nuits. Et plus tard, lorsque j’ai dû choisir entre la sécurité et le plaisir, mon instinct toujours me dicta la prudence.
Je déteste faire des choix mais paradoxalement j’aime assez prendre des décisions. Car je sais qu’une fois qu’elles sont prises je n’y dérogerais plus. Et ça a quelque chose de rassurant les décisions adoptées.
Mes enfants, comme tout leurs semblables, ont grandis si vite. A quelques jours des 6 ans de Romy je réalise que je n’ai plus de bambins à la maison. Qu’il n’y aura plus de câlins réconfortants en pleine nuit, plus de rentrées en maternelle, plus de premiers pas tant attendus ou de bricolages approximatifs pour la fête des mères. Tous ces souvenirs de petite enfance a laisser derrière soi, c’est pas rien bordel.
Pourtant je sais, je sais que les miens sont déjà trop grands pour qu’un autre arrive. Je sais qu’une grossesse à 35 piges c’est pas pareil qu’une grossesse à 25. Je sais qu’on ne pourrait plus voyager aussi facilement à 5 qu’on le fait avec tellement de bonheur à 4. Je sais que les chambres de la maison sont désormais toutes pleines. Je sais que je veux m’assurer de pouvoir les accompagner financièrement autant qu’ils en auront besoin. Et puis surtout, je sais que mon mec lui, n’en a plus envie.
On peut faire des choix de raison en ayant les entrailles qui hurlent, et faire une croix sur la maternité même si ça tord le bide.