Parce qu’aujourd’hui j’étais partie faire les soldes. Et que les sacs sont toujours posés au milieu du couloir.
Parce j’entends mon fils rire et colorier avec toute son insouciance. Dois-je lui dire qu’on a fabriqué un monde dans lequel il ne pourra plus dessiner?
Parce que moi justement, je ne sais pas dessiner. Simplement poser quelques mots ici et là.
Parce que j’avais envie de croire que l’on peut être catholique, juif, musulman, ou bouddhiste et rêver de tolérance et de fraternité. Pendant que dehors des hommes sont morts pour s’être exprimés librement.
Parce que quelque soit le débat, quelques soit les idées que l’on défend, nul n’est autorisé à supprimer la vie arbitrairement. Pourtant aujourd’hui, la France a la gorge nouée et les yeux moites.
Parce que je n’ai pas de haine. Juste de l’incompréhension et ma tristesse.
Parce que les armes de certains ne sont pas significatifs d’une religion toute entière. J’ose espérer que cette tragédie ne servira à aucun amalgame extrémiste.
Parce que demain quelques personnes auraient pu nous faire sourire d’un tel drame. Sauf qu’elles sont mortes dedans.
Parce qu’ils ont voulu tuer Charlie. Parce que nous sommes tous Charlie.