Elle était là.

Sa chambre presque à côté de la mienne. Parait qu’elle aimait en changer souvent. Peut-être pour maîtriser ça. Au moins.

Certains pensaient qu’elle était bonne à rien. En primaire on lui disait qu’elle devrait redoubler, au lycée on lui disait qu’elle n’aurait jamais son bac de toute façon. Et moi à ses côtés, je travaillais comme une folle pour ne pas me décevoir.

Elle était celle qui avait le droit de signer elle-même ses mots d’absence. J’étais celle qui se levait 3 h avant les cours pour ne jamais, surtout jamais, être en retard.

Elle avait des oncles. Pas de père non, mais des oncles. Ceux là même qui lui donneront plus tard un nouveau souffle.

On disait d’elle qu’elle aurait des problèmes. Trop affective, pas assez de repères. Mais pour moi, c’était une épreuve de me lever chaque matin avec pour seul objectif de leur donner tord.

Elle manquait certainement de beaucoup de choses, mais ce qu’elle aurait voulu elle, c’était juste un cadre, une autorité, un parent.

Moi, pendant ce temps, je choisissais mes fréquentations en fonction de leurs parents souvent trop stricts.

On avait beau lui dire que si, elle avait le droit de fumer, de boire, de trop sortir. Qu’il fallait s’amuser à son age. Je savais bien qu’a 14 ans elle ne le ferait pas.

Elle se donnerait la peine et trouverait dans son caractère les ressources nécessaires.

Mais elle était seule.

Elle était moi.