Je suis nostalgique. C’est comme ça. C’est depuis toujours.
J’ai peur que le temps passe trop vite, j’ai peur d’oublier, j’ai peur de ne pas profiter assez.
Les repas de famille du dimanche midi.
L’odeur de l’herbe coupée dans notre jardin.
La voix de ma grand-mère.
Les années d’école d’infirmière avec les copains.
Le premier baiser du Superdaddy de ma vie.
Le goût de la pomme de terre écrasée dans le beurre salé.
Et tant d’autres choses…
Mais maintenant qu’il est là, je n’ai plus peur. Je suis terrifiée.
Je veux garder tout ça sous ma peau.
Le nombre de cheveux que j’avais avant qu’il me les arrache tous.
Ses minis pieds et ses grands doigts.
Sa voix dans le babyphone.
La hâte de les retrouver en rentrant du boulot.
L’impression de lui être indispensable que je lis dans ces grandes billes noires.
Son rire, mon dieu son rire.
Mes mains entre lesquelles je peux caresser toute sa petite bouille.
La première fois qu’il a dit « mamama » en me regardant.
L’air canaille qu’il a quand je viens le chercher après la sieste.
La chaleur entre mes bras quand il s’endort.
L’odeur de ses cheveux après le bain.
Ses petites mains s’accrochant de toutes leurs forces sur les barreaux du parc.
Sa complicité viscérale avec notre toutou, meilleur ami de la famille.
Je veux profiter de chaque moment en me disant que je n’aurais pas pu le vivre plus intensément.
Alors assez énuméré. J’ai un petit garçon a regarder grandir.