Avez-vous remarqué l’habitude des gens à s’excuser de venir vous voir, à avoir peur de déranger. Pourtant ça nous faisait plaisir de les voir ceux-là.
Et puis il y a les autres. Ceux qui ne s’excusent pas, sous prétexte qu’ils « passaient devant ». Ceux qui étrangement n’ont jamais peur de déranger, eux. Alors que… Les même qui ne comprennent pas les messages du type « c’est-à-dire que je n’ai pas trop le temps-là ». Ou encore ceux qui passent par derrière, alors que vous rampez sous les fenêtres du salon en faisant genre « ha nan nan, je n’entends pas ».
Parce que franchement, qui est-ce que ça enchante de voir débarquer dans sa baraque clean (comme par hasard, pour une fois qu’elle l’est) 3 horreurs la capuche remplie de pluie, la bouche de bave et de plein-d’autres-trucs-dégueu-non-identifiés ? Normalement, pour que le tableau soit complet, ça tombe toujours au bon moment. Quand le petit vient tout pile de s’endormir après 3h de bercements intensifs. Sur le créneau horaire longuement étudié et rêvé depuis la veille, où peut-être vous alliez pouvoir vous assoupir 20min.
Et bien non, douce illusion. A la place vous avez gagné des traces de pompes boueuses sur le parquet. Du coca sur le mur. Et les gros yeux de votre copine parce que, VOUS, vous dites quelque chose à « Joe la terreur » qui saute sur votre fauteuil club.
Malgré tout, je ne suis pas dupe.
Je sais bien que mon tour viendra. Qu’il arrivera un moment où moi aussi, honteuse après avoir bouffé les quatre gâteaux à moitié entamés par mon fils, je m’excuserais du chocolat sur le canapé blanc. Sûrement que, moi aussi, par facilité sans doute, j’assènerai à qui veut l’entendre des « il est fatigué en ce moment ». Parce qu’il faudra se justifier. Parce qu’il faudra bien leur dire, à ces gens, que d’habitude c’est l’enfant le plus mignon du monde. Enfin, bon, pas toujours-toujours. Mais mieux vaut crever que de passer pour des parents qui se font marcher sur leur 39 par une pointure 28 en basket Cars.
J’écris ce billet comme un testament.
Pour me souvenir. Tant qu’un peu de lucidité habite encore mes yeux de maman. Tant que ma gagatitude ne m’aveugle pas complètement.
Note à moi-même : Inutile de t’excuser. Quand tu l’invites en société, ton fils, il est aussi chiant que les autres.